Clément Hummel : Les mondes fantastiques

Publié par Fête de la Science en Normandie, le 6 septembre 2016   2.3k

À l'occasion de l'édition 2016 de l'Atelier du chercheur, nous vous proposons de découvrir les portraits de plusieurs jeunes chercheurs et chercheuses normands qui se déplaceront dans les collèges et lycées de l'académie de Caen à l'occasion pour présenter leur métier, échanger sur leur parcours et partager leur passion pour la recherche. Découvrez aujourd'hui Clément Hummel, doctorant au LASLAR.

Après un Bac L option Cinéma au Collège-Lycée Expérimental d’Hérouville-Saint-Clair, Clément Hummel rêve de réalisation. Mais la voix de la raison lui conseille de se diriger vers des études plus classiques et non moins passionnantes : il optera pour les Lettres modernes. Son goût pour la recherche se fait rapidement sentir et le décide à préparer un master 1 "L’Envol d’Icare", puis un master 2 "L’être artificiel". Le point commun de ses deux premiers projets de recherche ? Leur sujet d’étude en littérature comparée, pour le moins inattendu : la science fiction ! Le premier master de Clément compare ainsi le mythe chez Ovide avec les auteurs de science fiction française de la fin du XIXème, début du XXème. Le second traite des créations artificielles, Frankenstein par exemple.

Son amour de la recherche grandement confirmé, Clément se dit que "cesser d’apprendre, c’est impossible." Il s’inscrit pour préparer l’agrégation et occupe les chaises de la BU à délimiter un projet de thèse, la science fiction toujours en ligne de mire. Son idée est de prouver comment la science fiction est devenue un genre littéraire à part entière. Son sujet, qu’il étudiera sous la direction de Brigitte Diaz, professeure de littérature du XIXème siècle au laboratoire "Lettres, arts du spectacle et langues romanes" (LASLAR) se dessine : "Modernités du roman scientifique chez J.-H. Rosny aîné".

Cet auteur belge (1856-1940) peu connu est effectivement l’un des pères de la science fiction contemporaine, celle qui passe du roman scientifique de Jules Verne, pour aller vers plus de fantastique, vers le "merveilleux scientifique". On lui doit notamment "La Guerre du feu, roman des âges farouches".

Clément est un garçon chanceux, et cela lui vaudra une bourse de recherche de la Région Normandie : par un coup du hasard fortuit, le fonds d’archives de J.-H. Rosny aîné est conservé à la bibliothèque de Bayeux ! Avec l’étude de ce fonds, Clément entend démontrer le processus créatif de l’auteur, comment il a inventé et recréé des mondes et des êtres vivants, comment son quotidien imprègne son œuvre… Une approche très novatrice pour l’époque et qui a largement influencé la science fiction des années 80. "[J’espère] réhabiliter l’idée que la science fiction existe comme une évolution littéraire française, mais pas comme une copie de la littérature américaine" conclut Clément. Tout est dit !


Propos recueillis par Marianne Riou.