Rencontres

[COLLOQUE] NICO PAPATAKIS UNE POLITIQUE DE LA FICTION

Saluée par André Breton, Simone de Beauvoir, Michel Foucault, Jean Genet, Jacques Prévert ou Jean-Paul Sartre, l’œuvre rare et atypique de Nico PAPATAKIS demeure encore méconnue et insuffisamment étudiée. Si aucune monographie scientifique ne lui a été consacrée en France, un coffret rassemblant ses films, restaurés, est sorti en 2015 chez Gaumont et ses archives ont été confiées à l’IMEC en 2016 par sa fille Manuela Papatakis. Sa filmographie est constituée de six films en tant que réalisateur et producteur : Les Abysses (1962), Les Pâtres du désordre (1968), Gloria Mundi (1975 et 2005), La Photo (1986) et Les Équilibristes (1991). Et il a produit deux autres films importants de l’histoire du cinéma : Un Chant d’amour (1959), l’unique film réalisé par Jean Genet, et en 1959, le second tournage de Shadows de John Cassavetes. Son œuvre se déploie donc au cours d’une période étendue de 1960 à 2004.
Né en Éthiopie en 1918, d’une mère éthiopienne et d’un père grec, Nico PAPATAKIS accomplit sa scolarité au Liban dans un pensionnat géré par des frères Maristes où il apprend le français. Après avoir combattu pendant
la guerre d’Éthiopie contre les Italiens, il émigre clandestinement à Paris en 1939 en passant par Athènes. Sous l’Occupation, il se lie à Jacques Prévert, qui lui apporte un indispensable soutien matériel. Aux lendemains de la guerre, de 1948 à 1956, il crée et dirige le cabaret-théâtre de la Rose rouge à SaintGermain-des-Prés, haut lieu de la vie intellectuelle et artistique parisienne. Ses liens avec les milieux artistiques l’aident à entrer en cinéma, il réalise alors Les Abysses un premier long métrage inspiré des Bonnes de Jean Genet.

Cette manifestation scientifique a deux principaux objectifs, il s’agit en effet de faire connaître plus largement une œuvre qui au regard du cinéma français nous paraît particulièrement passionnante, mais aussi d’interroger autrement ce cinéma dit de la modernité. Une période, entre la Nouvelle Vague et les années Jack Lang, des années 1960 à la fin des années 1980, plus généralement pensée à partir des gestes cinématographiques d’écrivains. L’œuvre de Papatakis donne à voir une compréhension politique de l’esthétique ou de l’écriture filmique qui participe pleinement selon nous du cinéma moderne.

Le 26 janvier à l'Imec

Le 27 janvier à l'université de Caen-Normandie

Pour s'inscrire ou obtenir le lien de visioconférence : reservations@imec-archives.com