Charlène Duboc : Chercheuse in vitro

Publié par Fête de la Science en Normandie, le 5 septembre 2016   1.9k

À l'occasion de l'édition 2016 de l'Atelier du chercheur, nous vous proposons de découvrir les portraits de plusieurs jeunes chercheurs et chercheuses normands qui se déplaceront dans les collèges et lycées de l'académie de Caen à l'occasion pour présenter leur métier, échanger sur leur parcours et partager leur passion pour la recherche. Aujourd'hui, nous faisons connaissance avec Charlène Duboc, doctorante au sein de l'unité BioTICLA.

"Les chercheurs ne sont pas tous de vieux savants barbus !" s’amuse Charlène Duboc. La jeune femme porte bien la contradiction. Après une première année de médecine interrompue à Rennes, elle s’était pourtant jurée de suivre une filière courte pour s’insérer rapidement dans le monde du travail. Un DUT à Caen en génie biologique l’a convaincue du contraire. À la rentrée 2015, après deux années de master, elle décroche une bourse de la Région Normandie et rejoint l’équipe de doctorants de l'unité " Biologie et thérapies innovantes des cancers localement agressifs" (BioTICLA).

NOUVELLES THÉRAPIES

L’unité BioTICLA regroupe une trentaine de chercheurs qui travaillent sur les nouvelles thérapies contre les cancers de l’ovaire. Les travaux de l’équipe ont permis la mise en place d’un essai clinique évaluant l’efficacité de la molécule Navitoclax sur les cellules cancéreuses. La thèse de Charlène Duboc s’inscrit dans cette recherche pluridisciplinaire. "Je teste des molécules sur différents modèles : des cellules humaines cancéreuses utilisées in vitro ou in vivo, et des tumeurs prélevées chez les patientes et traitées ex vivo au laboratoire", explique la jeune chercheuse. "L’objectif est d’identifier les cibles qui réagiront à la molécule." Chaque semaine, elle lance un nouveau test en laboratoire et analyse celui de la semaine précédente. "Il faut refaire les expériences plusieurs fois avant d’énoncer des résultats." Si ces derniers sont probants, le laboratoire pourra proposer un nouvel essai clinique issu de ces molécules.

L'EXCITATION DE LA RECHERCHE

À la fin de son doctorat, Charlène effectuera un post-doc de recherche à l’étranger pour avoir le plus de chance de décrocher ensuite un poste de chercheur en France. "Ce qui me motive, c’est d’être à la paillasse", sourit la jeune femme. Pour expliquer son travail aux collégiens et lycéens à l'occasion de l'Atelier du chercheur, Charlène utilisera un dispositif déjà éprouvé par d’autres doctorants. "Je ne peux pas sortir de cellules du laboratoire, mais j’emporterai des petites boîtes de culture vides, sur lesquelles je collerai une photo des cellules que j’observe au microscope et j’inviterai les élèves à interpréter ce qu’ils voient. Je veux les faire réagir, partager l’excitation de la recherche, proposer quelque chose de différent d’un cours de SVT…" Nul doute que la séance saura bousculer les clichés.


Propos recueillis par Marylène Carre.