🎓 Marie Émilie : En quête d’un traitement contre le cancer de l’ovaire

PubliĂ© par Imane Belghazi, le 10 juin 2025   42

Doctorante en chimie pharmaceutique depuis février 2025, Marie Émilie vient tout juste d’entamer son parcours doctoral au Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie (CERMN) à Caen. Son sujet de thèse s’attaque à l’un des fléaux de la cancérologie féminine : le cancer de l’ovaire résistant aux chimiothérapies. Elle travaille sur le développement de molécules PROTAC, une approche thérapeutique innovante qui l’inscrit déjà dans une dynamique de recherche à l’échelle internationale.

🧬 Premiers pas vers une stratégie thérapeutique ciblée

Le cancer de l’ovaire touche environ 5 000 femmes chaque année en France, et près d’un tiers des patientes développent une résistance aux traitements conventionnels. Pour répondre à cette problématique, Marie Émilie s’intéresse aux molécules PROTAC (Proteolysis Targeting Chimeras), qui visent à éliminer de manière sélective certaines protéines favorisant la survie des cellules cancéreuses.
Dans le cadre de sa thèse, elle cible les protéines Mcl-1 et Bcl-XL, fréquemment surexprimées dans les cas de cancers réfractaires. Le défi est de taille : ces molécules sont volumineuses et pénètrent difficilement dans les cellules.

L’une de ses premières missions est de caractériser les différentes molécules synthétisées et de sélectionner celles présentant les meilleures propriétés pharmacologiques – un processus que l’on appelle criblage.

đź§Ş Un environnement scientifique stimulant

Intégrée à une équipe pluridisciplinaire dynamique, Marie Émilie bénéficie dès ses débuts d’un encadrement rapproché et de l’expérience de techniciens, ingénieurs et post-doctorants. Chaque semaine, des réunions d’équipe permettent de faire le point, poser des questions, discuter des hypothèses et valider les protocoles. Même si elle découvre encore les rouages de la recherche académique, elle se montre déjà engagée et curieuse, appréciant la diversité des tâches : réflexion portée sur chaque protocole, manipulations, analyses, criblage et suivi bibliographique.

🌍 Une vision tournée vers le retour et le partage

Originaire du Gabon, Marie Émilie exprime une forte volonté de contribuer à la recherche pharmaceutique dans son pays d’origine. À moyen terme, elle envisage un post-doctorat, mais son projet à long terme est clair : devenir enseignante-chercheuse et participer au développement de la recherche en Afrique centrale.

Elle espère établir des collaborations scientifiques internationales solides, qui bénéficieront aussi bien à ses recherches qu’à la formation de futurs chercheurs gabonais.

💬 « Une thèse, c’est du mental et de la patience »

Consciente des exigences du parcours doctoral, elle conseille à toute personne intéressée de bien réfléchir avant de s’engager : « Il faut du courage, surtout mentalement, et être prêt à accepter la lenteur parfois frustrante des résultats. La patience est une qualité clé. »

Interrogée sur ce qu’elle aimerait changer dans le monde de la recherche, Marie Émilie pointe un point délicat : le manque de rigueur ou d’éthique dans certains domaines de la chimie clinique. Elle aspire à une science plus éthique, plus transparente, et davantage centrée sur les besoins réels des patientes.

🌱 Encore au début de son aventure doctorale, Marie Émilie incarne une nouvelle génération de chercheuses déterminées à allier excellence scientifique, conscience éthique et impact social. Son rêve de découvrir un traitement efficace contre le cancer n’en est qu’à ses premières lignes, mais il est déjà porteur d’un grand espoir.