Motivations et retours de l’expérience « Badgeons les finales des Olympiades des Métiers »

Publié par Christine Guillouet, le 27 mai 2019   910

A l’occasion des finales Nationales des Olympiades des Métiers 2018 qui se sont déroulées à Caen les 29, 30 novembre et 1er décembre, le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de Normandie a expérimenté le BADGE NUMERIQUE, sur l’espace « ambition » du pôle alimentation, en partenariat avec le Pôle ATEN et le CIFAC, services de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Calvados-Orne

Caen, samedi 1er décembre 2018, Sarah Leroyer, apprentie en brevet de maîtrise coiffure et Marie-Claire Fajoux, professeur au CIFAC, peuvent enfin respirer. Pendant des semaines, après leurs journées de travail respectives, elles ont façonné d’or la médaille de Sarah aux Olympiades des Métiers. Cette médaille reconnaît officiellement les compétences professionnelles et qualités mentales de Sarah. Mais pour Marie-Claire, comment reconnaître ses compétences extra-professionnelles de « coach » ?  

La reconnaissance est une des composantes de l’estime. Elle constitue, en ce sens, le carburant de la mise en action autonome, de l’épanouissement.

Un outil encore émergent, dont il a déjà été question >>> ici <<<, existe pour faire valoir cette reconnaissance : le badge numérique.

Neuf badges numériques ont donc été proposés, par Le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de Normandie, lors des finales des Olympiades des Métiers. Ces badges peuvent être regroupés, selon leurs usages, en trois catégories.

1 - Des badges numériques pour reconnaître ses compétences extra-professionnelles et/ou additionnelles, un engagement.

Des apprentis, des professeurs, des chargés de missions… se sont impliqués dans l’organisation et l’animation de l’événement.

Pour valoriser ces acteurs des Olympiades des Métiers, six badges leur ont été proposés :

  • Coach
  • Chef d’atelier et adjoint chef d’atelier
  • Juré
  • Commis des métiers de l’alimentation
  • Ambassadeur des métiers de l’alimentation
  • Expert-Conseil des métiers de l’alimentation

Coach : Son bénéficiaire a entrainé son candidat selon un calendrier planifié à l’avance nécessaire pour connaitre précisément l’occupation des locaux et permettre un déroulement des entraînements en toute sécurité.

Chef d’atelier et adjoint chef d’atelier : Leurs bénéficiaires ont assuré les rôles de chef d'atelier ou adjoint chef d’atelier pour les Olympiades des Métiers.

Juré : Son bénéficiaire possède une expérience dans un métier, une branche ou une technologie et représente une Région en compétition pour un métier lié à son expertise.

Commis des métiers de l'alimentation : Son bénéficiaire a assisté techniquement un candidat des métiers de l’alimentation dans la construction des pièces présentées au concours lors des Olympiades des Métiers.

Ambassadeur des métiers de l'alimentaiton : Son bénéficiaire a encadré les jeunes lors de tests métiers proposés dans le cadre du parcours d'orientation dans les métiers de l'alimentation.

Expert-conseil des métiers de l'alimentation : Son bénéficiaire a assuré le rôle d'expert conseiller des jeunes engagés dans un parcours d'orientation et a participé à l'accueil du public sur le Pôle Métiers de l'Alimentation lors des Olympiades des Métiers. 


2 - Des badges numériques pour reconnaître ses préférences d'aujourd'hui et construire son futur

En parallèle de la compétition, sur les stands ‘Actions’ du pôle Alimentation, était proposé aux collégiens et lycéens de tester les métiers représentés puis d’être accueillis par un conseiller d’orientation. Les collégiens et lycéens ayant effectué ce parcours s’inscrivent dans une démarche d’orientation active. Ils font valoir une préférence à un instant T, préférence qui peut être rappelée à un instant T+1, par exemple lors d’une recherche de stage. Pour valoriser ses parcours, un badge numérique « parcours d’orientation des métiers de l’alimentation » a été proposé.  

3. Des badges numériques pour reconnaître une action et/ou attester d'une présence.
Près de 70 000 visiteurs se sont déplacés pour assister aux finales des Olympiades des Métiers. Des motivations intrinsèques sous-tendent la présence de ces visiteurs. « Faire acte de présence » n’est donc pas anodin, raison pour laquelle un badge « j’ai assisté aux finales des Olympiades des Métiers 2018 » leur a été proposé sur l’espace ‘Ambition’ du Pôle Alimentation.  



272 badges ont été attribués dont plus de la moitié ont été acceptés.  

Cette expérimentation a permis une acculturation « massive » aux badges numériques, libre à chaque bénéficiaire de modeler son badge numérique au travers de l’utilisation qu’il en fait.  

Les badges numériques ouvrent la porte à de multiples usages dont la plupart restent à imaginer. Actuellement, quels que soient leurs usages, les badges numériques sont pensés par un organisme émetteur en amont puis proposés à un public. Cela implique un ‘match’ entre l’offre de l’émetteur et le besoin du bénéficiaire. Or un bénéficiaire peut estimer avoir acquis, par exemple, une compétence non reconnue par un badge numérique proposé par l’émetteur. Une telle réflexion engage le bénéficiaire non plus dans une démarche active mais proactive. Il nourrit, lui-même, son expérience. La construction d’un badge par son futur bénéficiaire, au travers d’un badge numérique ‘blanc’, est une piste de réflexion pour une prochaine expérimentation.

Cet article a été rédigé par Julie Cahu, professeure au CIFAC