Ecocop, pour une route plus sûre.

Publié par Houmous Houmous, le 14 janvier 2022   830

Le projet Ecocop

Par Houmous & co

                                                                               Crédit photo:  Tristan Deloche-Bergeret

Le contexte

98% des français possèdent une carte de fidélité, et tout le monde a l’habitude désormais de présenter une autorisation pour avoir accès à certains lieux, le pass sanitaire. C’est dans ce contexte que le Dôme a proposé aux étudiants de l’Ensicaen et de MyDigitalSchool de travailler ensemble pendant une semaine complète sur une idée de pass ou de carte de fidélité et d’interroger l’impact qu’ont de tels systèmes sur la société.

Une solution pour les transports

 Le thème qui nous a été attribué a été celui des transports. S’est alors lancé la recherche d’une idée. Chacun a d’abord parlé d’un pass en rapport avec le sujet, pass Navigo, carte SNCF, passeport… On a fait feu de tout bois pour définir le sujet. Qu’est-ce qu’un pass ? Comment l’obtenir ? Est-ce qu’une carte de fidélité peut donner accès à un pass ? Fallait-il rester dans un cadre réaliste pour le projet, ou bien proposer comme d’autres groupes un projet complètement fantasque mais néanmoins intéressant ?

Discussion sur les pass existants, de leurs avantages et inconvénients

A force d’échange, on a fini par proposer trois sujets ancrés dans le réel:

  • un pass de transport en commun universel.
  • une application pour fournir des conducteurs sobres les soirs arrosés.
  • un système permettant de payer beaucoup de services depuis sa voiture grâce à un abonnement.

                                       Choix du sujet final

C’est ce dernier qui a été retenu car il paraissait plus réalisable que le premier et nous intéressait plus que le second. Il a toutefois vite été remis en cause par les organisateurs. Avec un simple abonnement, le système ne parvenait pas à montrer une dérive potentielle, et on aurait eu du mal à prévoir un impact d’un tel système. Retour à la table d’étude donc.

Table rase

Le second jour a alors été marqué par une refonte complète du système. On a abandonné l’abonnement car il n’était pas pertinent: un pass doit différencier les individus par leur comportement et par ce qu’il leur offre, avoir de l’argent n’est pas un comportement en soi. De plus, un simple système d’abonnement ne peut pas se généraliser et forcer la société à muter.

L’idée de la voiture a été gardée, mais une dimension discriminante a été ajoutée avec l’étude de la conduite. Le système semblable à un ordinateur de bord récupère les données du véhicule  (vitesse, actions sur le volant, géolocalisation…) et attribue un score de conduite. Des avantages comme l’accès à des parkings réservés ou des réductions sur les prix des assurances sont ensuite accordés aux bons conducteurs.

                                                 Comment obtenir le pass et les avantages qu'il apporte

Plutôt que de payer simplement un abonnement, le système récompense alors les bons comportements et compile énormément de données sur l’utilisation du véhicule pour calculer le score, ajoutant une problématique sur la collecte de données: bien que présenté au départ comme un système bénéfique, la limite apparaît rapidement. A partir de quel moment ce système arrêtera de simplement diminuer un score et préviendra les autorités à la place ? Est-ce que la police aurait le droit d'accéder à la liste des infractions recensées par la voiture ? De plus, un tel système pourrait être promu par les pouvoirs publics, multipliant les espaces réservés aux véhicules équipés, excluant d’office les conducteurs les moins doués ou ceux pas assez fortunés pour acheter un véhicule équipé.

Le système proposé diffère des Dashcam en cela qu’il surveille le véhicule en lui-même plutôt que la route. Il ne s’agit pas non plus d’une aide à la conduite comme sur les voitures intelligentes, en tout cas pas directement. Il enregistre néanmoins une liste des infractions commises, afin d’encourager le conducteur à les consulter et à s’améliorer. Un petit aspect écologique a aussi été abordé en cherchant à valoriser les véhicules les moins polluants, créant de fait une inégalité entre ceux ayant les moyens d’avoir un véhicule moderne et les autres. 

              Capture du journal d'erreur  dans l'application

Le travail a commencé l’après midi, avec une présentation en fin de journée qui a confirmé que nous avions désormais un projet viable. Il ne manquait plus qu’à lui trouver un nom, qui fut vite décidé. Une voiture écologique qui surveillait son conducteur ? Ecocop est un nom parfait.

Le prototype

Lors des troisième et quatrième jours, le travail a continué. Du côté communication, les deux journées furent utilisées pour préparer les présentations, écrire ce billet de blog et les pages d'un site contenant une présentation de notre projet et de notre démarche. Une charte graphique fut choisie, avec des couleurs bleues et vertes rappelant des teintes associées à la police et à l'environnement. Toutes les images utilisées sont issues d'une banque libre de droit ou d'une autre où l'un de nous avait un compte.

                                                                            Bandeau d'accueil du site

Du côté technique, au milieu du jeudi, nous avions un logiciel fonctionnel, et l'après-midi fut consacré à la réalisation de la démonstration pour l’oral du lendemain. Le processus créatif était toujours de la partie, avec l’ajout et l’abandon d’idées à la volée, comme le GPS qui fut ajouté au prototype alors qu’il avait été décidé de ne pas l’utiliser à la base. Le côté écologique fut peu à peu délaissé, ne laissant qu’une trace dans le nom du système, car il n'apportait  au final que peu au projet en lui-même. Le prototype physique fut mis au point avec des outils du Fablab le jeudi après-midi et testé dans la salle où nous travaillions. Toute la documentation technique se trouve à cette adresse.

Prototype simulant une voiture avec un capteur de distance à l'avant, et l'application sur téléphone