Procès fictifs : Quand le droit interroge le futur
Publié par Fête de la Science en Normandie, le 12 septembre 2025 330
Et si, le temps d’un après-midi, vous deveniez juré·e dans une affaire où la science et la société sont au cœur du débat ?
Cette année, la Fête de la Science en Normandie innove avec un format original et captivant : le procès fictif. Un moment à la fois ludique, pédagogique et participatif, où chacun·e peut entrer dans la peau d’un·e juré et réfléchir aux grands enjeux scientifiques de notre société.
UN NOUVEAU FORMAT QUI DONNE LA PAROLE À TOU·TE·S
Imaginez une salle d’audience. À gauche, la partie civile. À droite, la défense. Au centre, un juge qui mène les débats. Mais ici, pas de vrais prévenus ni de lourdes peines encourues. À la place, des scientifiques, des étudiant·e·s, des médiateurs et médiatrices, qui endossent les rôles et mettent en scène une affaire inspirée de questions bien réelles.
Le public n’est pas simple spectateur. Après avoir écouté les arguments, entendu les expert·e·s, observé les preuves et suivi les plaidoiries, c’est lui qui délibère et rend le verdict.
Le procès fictif est donc un jeu de rôle grandeur nature qui permet non seulement de mieux comprendre les sciences, leurs enjeux et leurs controverses… mais aussi de découvrir le fonctionnement de la justice, avec ses règles, ses codes et ses débats, souvent méconnus du plus grand nombre. Une expérience à la fois conviviale, stimulante et enrichissante.
LE TRIBUNAL S'OUVRE, LA SCIENCE EST À LA BARRE… À VOUS DE JUGER !
En lien avec la thématique de cette 34ᵉ édition, "Intelligence(s)", la Fête de la Science en Normandie invite les publics à débattre autour de deux sujets qui marquent aujourd’hui l’actualité : le transhumanisme et l’intelligence artificielle.
PROCÈS D'UN CYBORG TUEUR
En janvier 2050, dans un contexte de menaces croissantes aux portes de l’Union européenne, l’État français modernise ses forces de l’ordre. Il commande une série de policiers cyborgs — humains condamnés, modifiés par implants cérébraux — pour assurer la sécurité. Lors d’une interpellation, l’un de ces cyborgs tue accidentellement deux touristes. Qui est responsable ? La société qui a conçu la technologie, l’État qui l’a déployée, ou le cyborg lui-même ?

Ce procès fictif, organisé par la Clinique juridique de Normandie sous la coordination d'Amandine Cayol et Maria Castillo, Enseignantes-chercheuses à la Faculté de droit de l'université de Caen Normandie, soulève des interrogations brûlantes. Jusqu’où peut-on aller dans la modification du corps humain ? Quels droits et quelles responsabilités donner à un individu augmenté par la technologie ? Le transhumanisme, qui promet de dépasser les limites biologiques de l’humain, interroge aujourd’hui notre rapport à l’éthique, à la sécurité, à la responsabilité juridique et même à la définition de ce qu’est un être humain.
Ces débats ne sont pas de la pure science-fiction : ils résonnent avec l’actualité autour des implants cérébraux, de la robotique, de l’IA et des technologies de surveillance. Et pour renforcer l’immersion, ils prendront place dans un lieu exceptionnel : la Cour d’appel de Caen, où le public pourra expérimenter de l’intérieur l’ambiance solennelle d’un procès.
> Je m'inscris sur la liste d'attente <
▶︎ Tout public (À partir de 15 ans) : Vendredi 3 octobre 2025 à 18h. Cour d'appel de Caen, Place Gambetta, Caen. Attention ! Cet évènement est complet ! Vous pouvez néanmoins remplir ce formulaire pour vous inscrire sur la liste d'attente. Un contrôle de sécurité et de vérification d'identité est effectué à l'entrée de la Cour d'appel. Il est conseillé d'arriver environ 1h avant le début du procès, muni·e d'une pièce d'identité.
PROCÈS D'UNE IA QUI PRÉTEND VOULOIR SAUVER L'HUMANITÉ
Une puissante intelligence artificielle, déployée à l’échelle européenne, est conçue pour protéger les citoyen·ne·s de menaces internes : risques sanitaires, isolement, radicalisation, dépression, violences… Grâce à la collecte massive de données personnelles — localisation, santé, habitudes de vie — elle anticipe les comportements "à risque" et intervient. Mais très vite, l’utopie bascule : vie privée bafouée, liberté individuelle réduite, décisions prises sans procès équitable. Jusqu’au jour où une jeune femme, classée "profil à risque", met fin à ses jours. L’affaire éclate et la Cour européenne des droits de l’Homme doit trancher.

Ce procès fictif imaginé par l’Institut international des droits de l’Homme et de la Paix (2IDHP) et Le Dôme, dans le cadre du Village des sciences de Saint-Lô, interroge directement notre rapport aux technologies et à leur pouvoir croissant. Peut-on confier à une IA des décisions qui touchent à nos libertés fondamentales ? Où placer la frontière entre sécurité collective et respect de la vie privée ? Qui est responsable quand un algorithme, censé nous protéger, cause du tort ?
Derrière ce scénario de science-fiction se cachent des questions très actuelles : la régulation des intelligences artificielles, la protection des données personnelles, le rôle des institutions démocratiques face aux géants technologiques, et plus largement la place que nous voulons accorder aux technologies dans nos vies.
> Je participe à ce procès fictif <
▶︎ Tout public (À partir de 15 ans) : Mardi 7 octobre à 18h. Pôle Agglo21, Rue Lycette Darsonval, Saint-Lô. Nombre de places limité, inscription en ligne obligatoire. À noter : Une séance scolaire est également proposée à 13h, sur inscription.
Transhumanisme, intelligence artificielle, vie privée et justice… Ces deux procès fictifs nous confrontent à l'une des grandes questions de notre époque : jusqu’où peut-on pousser la science et la technologie ? Écoutez, questionnez, délibérez… Quel verdict allez‑vous rendre ?
Pour en savoir plus sur la Fête de la Science en Normandie, en France et à l'international, rendez-vous sur www.fetedelascience.fr et www.fetedelascience-normandie.fr.
Crédits : Wesley Tingey (Unsplash, Licence CC).
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