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Retour sur... Ma thèse en 180 secondes

Publié par Le Dôme, le 6 avril 2017   2.9k

Voilà 3 ans que Ma thèse en 180 secondes a débarqué en Normandie à l’initiative de Normandie université et du CNRS Normandie. Pour la première fois, Le Dôme avait cette année le plaisir d’être partenaire de l’opération. Petite plongée en coulisses.

2008. Etat du Queensland, Australie. Pour faire face à un important épisode de sécheresse, les habitants sont invités à utiliser un minuteur pour surveiller leur consommation d’eau. C’est en regardant le boîtier installé dans sa salle de bains que le professeur Alan Lawson, Doyen de l’Université du Queensland, a eu cette idée : et si l’on pouvait présenter ses recherches en moins de temps qu’il n’en faut pour faire cuire un oeuf dur ?

Ainsi était né le concept original du concours “Three minutes thesis” : défier des jeunes chercheurs en cours de thèse de présenter leur sujet de recherche à un public profane et diversifié en un temps record de 3 minutes, le tout avec l’appui d’une seule diapositive... Un défi aussi simple à expliquer que difficile à relever ! Pourtant, presque 10 ans plus tard, ce sont plus de 350 universités qui organisent chaque année ce challenge dans 59 pays à travers le monde.

En France, le concours "Ma thèse en 180 secondes" est organisé depuis 2014 à l'initiative du CNRS et de la Conférence des présidents d'université (CPU).

L’HEURE DE L’ENTRAÎNEMENT

Résumer 3 ans de recherche de manière concise, originale et convaincante en 180 secondes, voilà une épreuve qui nécessite un minimum de préparation. Tout comme Science animation à Toulouse, l'équipe du Dôme a répondu présente à l’invitation de Normandie université et de la Délégation Normandie du CNRS pour coacher l’équipe régionale.

Être à l'aise sur scène, tenir son micro, choisir le bon vocabulaire et un visuel percutant, maîtriser son temps et son stress, … Les exercices sont nombreux, certains contraignants, pour aborder tous les aspects de la prise de parole en public. Entre humour et sérieux, une journée complète d’accompagnement par des médiateurs scientifiques n’est pas de trop pour leur permettre de trouver leur style.

EN ROUTE VERS LA FINALE RÉGIONALE

Mercredi 5 avril 2017, 10h. Après deux mois à affiner et répéter leur discours devant leur miroir, c’est le grand jour mais avant d’accéder à la finale régionale, une ultime épreuve attend les participants : le passage devant le jury de sélection composé de Myriam Chasserieau, Chargée de communication en charge de la valorisation de la recherche à l'Université de Caen Normandie, et Patrice Lerouge, Vice-président de Normandie université en charge de la formation doctorale.

18 au rendez-vous, ils ne sont plus que 12 au terme de la matinée : Juliette Alemany (Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques, BOREA), René Datondji (Laboratoire d'informatique et du traitement de l'information et des systèmes, LITIS), Elen Duverger-Nedellec (Laboratoire de cristallographie et sciences des matériaux, CRISMAT), Simon Giraud (Grand accélérateur national d'ions lourds, GANIL), Lucie Hébert (Centre de recherche et d'histoire quantitative, CRHQ), Ibrahim Khalil (Laboratoire de catalyse et spectrochimie, LCS), Sylvain Laborde (Centre d'étude sport et actions motrices, CesamS), Coralie Le Deroff (Grand accélérateur national d'ions lourds, GANIL), Eva Lhuissier (Biotechnologie des tissus conjonctifs et cutanés, BioConnect), Jérôme Morelle (Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques, BOREA), Valentin Pestel (Laboratoire de physique corpusculaire, LPC) et Aina Rakotondrandisa (Laboratoire de mathématiques Raphaël Salem, LMRS).

LE GRAND SAUT !

19h. Le Dôme affiche complet. Plus de 200 personnes sont venues écouter et encourager les 12 finalistes normands, un record ! Assis au premier rang, ils ne peuvent plus reculer : un par un, ils montent sur scène pour rejoindre le maître de cérémonie, Johann Koullepis. Un mot d’accueil, l’énoncé de leur sujet de thèse, un geste de la main et c’est parti : 180 secondes et pas une de plus !

René, le super-héros de la sécurité routière succède à Juliette, la détective spécialiste de la Seiche et du Lieu jaune. Vient ensuite Elen avec le plus petit interrupteur du Dôme puis Simon et ses immenses supernovae. Après une petite pause avec les membres du jury, c’est au tour de Lucie venue avec ses cartons pleins des vies des oubliés de l’Histoire et d’Ibrahim à la poursuite du pétrole vert. Le temps passe vite. Certains prennent un réel plaisir dans l’exercice comme Sylvain qui joue avec le temps et le public, d’autres y perdent un peu leurs mots, déclenchent des rires et des applaudissements. Coralie, la physicienne, et Eva, la biologiste, cherchent à améliorer les traitements des cancers pendant que Jérôme estime la bonne santé de l’estuaire de la Seine. Plus que deux candidats. Valentin nous embarque à la recherche de Charlie le Neutrino et Aina conclut en servant un whisky virtuel aux spectateurs.

Après à peine une heure, tous sont déjà passés. Le jury s’isole pour délibérer pendant que les spectateurs déposent leurs bulletins dans l’urne. À l’heure du résultat, un candidat fait l’unanimité : Valentin Pestel, Doctorant au Laboratoire de physique corpusculaire (LPC) remporte le Prix du public et le Prix du jury grâce à sa présentation en mode “Où est Charlie ?”.

Il représentera la région Normandie lors de la demi-finale nationale le 13 juin prochain à Paris. Tout comme lui, 26 autres candidats tenteront de séduire le jury pour accéder à la finale le lendemain.

ON RECOMMENCE QUAND ?

“Ma thèse en 180 secondes”, c’est une aventure intense pour les doctorants. Tous s’avouent épuisés au terme de cette journée de finale, parfois déçus mais aussi très fiers d’avoir relevé le défi.

Alors, que retiennent-ils de cette expérience ? Tout d’abord, les rencontres avec des doctorants issus d’autres domaines scientifiques. Une occasion rare qui leur a permis, tout comme pour le public, de découvrir la richesse de la recherche normande. Puis, l’ambiance. Même si “Ma thèse en 180 secondes” est bien un concours, c’est plus un esprit de soutien que de concurrence qui règne dans le groupe. Enfin, les compétences transmises par les médiateurs. Cet exercice leur aura appris le sang froid, la capacité d’adaptation, la gestion du stress. Des outils qui leur seront utiles tout au long de leur parcours jusqu’à leur soutenance de thèse et même au-delà.

Et nous ? Depuis plus de 10 ans, l’équipe de Relais d’sciences, et maintenant du Dôme, forme et accompagne les doctorants pour à mettre en valeur toute la richesse extraordinaire de la recherche en Normandie. “Ma thèse en 180 secondes” s’inscrit dans cette dynamique. Le concours nous a ainsi donné l’occasion de tisser des liens plus étroits avec les jeunes chercheurs de Normandie et de mettre en avant les complémentarités naturelles entre le centre de sciences et les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’aventure continue donc. En attendant une édition 2018 toute aussi riche en rencontres et en découvertes, on vous donne maintenant rendez-vous dans l’Atelier du chercheur dès le mois de juin !

Nous tenons à remercier sincèrement Normandie université et la Délégation Normandie du CNRS pour avoir emmené Le Dôme dans cette jolie aventure humaine.

Toutes nos félicitations à Valentin Pestel qui va maintenant porter haut les couleurs de la Normandie à la demi-finale (et à la finale, on en est certains !) nationale, aux 11 finalistes pour leurs prestations et aux 6 autres participants qui ont, eux aussi, relever le défi “Ma thèse en 180 secondes” : Lyess Allas (Biotechnologie des tissus conjonctifs et cutanés, BioConnect), Cécile Bergua (Physiopathologie et biothérapies des maladies inflammatoires autoimmunes, PANTHER), Baptiste Houyvet (Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques, BOREA), Anne-Sophie Masson (Laboratoire d'études en droits fondamentaux, des échanges internationaux et de la mer, LexFEIM), Deborah Michel (Laboratoire de mathématiques Raphaël Salem, LMRS) et Aldric Ravel (Grand accélérateur national d'ions lourds, GANIL).

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