Hommage à Charlotte Béquignon-Lagarde, première femme agrégée de droit privé en 1931 et première femme à devenir magistrate en 1946

Publié par Aloïse Quesne, le 11 octobre 2019   2.2k

Charlotte Béquignon-Lagarde (1900 – 1993), est née l’année de l’autorisation donnée aux femmes de plaider en tant qu’avocates. Licenciée en droit en 1922, elle soutient sa thèse de droit privé en 1925. Elle devient ensuite la première femme à réussir le concours d’agrégation de droit en 1931 (section de droit privé et de droit criminel), à une période où la femme mariée ne dispose pas de la capacité juridique de s’y inscrire sans l’autorisation de son mari. Elle est Professeur de droit à la Faculté de Rennes, tout en élevant six enfants.

Charlotte Béquignon-Lagarde fut largement reconnue dans son domaine de recherche.

L’unique article de la loi du 11 avril 1946, prise par le gouvernement provisoire de la République française, permet aux femmes d’accéder à la magistrature, deux ans après leur avoir accordé le droit de vote. À la suite de cette loi, Charlotte Béquignon-Lagarde est intégrée par décret du 10 octobre 1946 à la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français. Elle devient ainsi la première femme à entrer dans la magistrature.

En 1949, elle fait partie des douze femmes honorées par la plus grande université pour femmes des États-Unis, le Smith College. 

Il est à noter que la première femme admise au concours de la magistrature est Suzanne Régnault Gousset, le 12 octobre 1946. Suzanne Challe devient, à Nîmes, en 1978, la première présidente d’une cour d’appel. Ce n'est qu'au début des années 1980 qu'une femme, Simone Rozès (née en 1920), fut nommée première présidente de la Cour de cassation, du 1er février 1984 au 18 juillet 1988. Chantal Arens est la deuxième femme à occuper ces fonctions depuis le mois de septembre 2019.

En 2018, 66% des magistrats étaient des femmes. Cependant, les hommes restent majoritaires au grade le plus élevé.

Il faut donc poursuivre les efforts pour que les jeunes filles accomplissent les études qu'elles souhaitent et puissent accéder au plus haut niveau.

Aloïse Quesne